La toile entre les mondes est un sympathique petit roman américain de science fiction. Il présente surtout l’intérêt d’être l’un des premiers – au même moment que les Fontaines du Paradis d’Arthur C. Clarke comme l’indique ce-dernier dans la préface – a avoir évoqué l’ascenseur spatial. L’essentiel du livre aborde le sujet de la construction d’un ouvrage d’art extraordinaire permettant d’aller très simplement dans l’espace sans utiliser de fusée. L’idée de l’ascenseur spatial est d’utiliser le principe – déjà employé en partie par les satellites géostationnaires – de relier par un câble un point du sol terrestre avec une masse de contrepoids située à l’altitude géostationnaire. On rappelle que l’altitude géostationnaire est une orbite où la position de l’objet reste fixe par rapport au sol. Le roman raconte donc la mise en place d’un tel artefact à la proximité de la ville de Quito, car elle est située sur l’équateur, avec pour contrepartie céleste un astéroïde ramené de la ceinture idoine. Le héros, Rob Merlin, un architecte, sera accompagné dans cette tâche fantastique par les moyens d’un milliardaire, Régulo, ayant fait fortune dans le transport spatial. Si ce roman reste une œuvre simple, il pose les bonnes questions concernant l’accès…
Il peut paraître étonnant de parler de géographie, de géologie, de tectonique des plaques et d’évolution de la vie sur la planète en centrant les choses sur la France. La France n’est après tout qu’un petit bout de Terre nationale sur une surface bien plus importante. Pourtant, en choisissant ce point de vue, Charles Frankel définit tout simplement un repère particulièrement efficace, qui permet justement de mieux comprendre la dérive des continents, les évolutions climatiques, de la faune et de la flore, et bien sûr des paysages. La France, ni même le reste des terres émergées, n’a pas toujours été à la même place, ni la tête hors de l’eau. C’est ainsi un véritable tour du monde que nous réalisons par l’intermédiaire du témoignage des strates géologiques. Savez-vous que les plus anciennes roches d’Europe sont visibles à proximité de Tréguier en Bretagne ? Frankel, grâce à son livre, tel une madeleine de Proust géographique, nous ramène à nos cours de collège, en approfondissant ceux-ci cette fois-ci, par des explications claires, précises et logiques sur l’évolution des paysages et de leurs sous-sols. Cerise sur le gâteau, Terre de France, par son analyse des paysages est aussi un guide pour les randonneurs, puisque…
Philippe Bihouix est un ingénieur spécialisé dans les matériaux, parvenu aux idées de la décroissance par le biais de la logique scientifique. Le bonheur était pour demain est un essai subdivisé en plusieurs promenades. La première partie de l’ouvrage particulièrement documentée constitue une référence pour tout passionné de prospective. En effet, Bihouix y regroupe l’essentiel de la réflexion de ces derniers siècles sur l’avenir de l’humanité, influencé bien sûr par la technique, de Robida à Orwell. Après de nombreuses pages factuelles où il démontre l’effondrement écologique que nous vivons depuis déjà longtemps viennent quelques propositions de solutions. Tout en rejetant toute dictature écologique, Bihouix soutient qu’une simple prise en charge législative permettrait de changer de modèle de société, comme il existe déjà des lois dans d’autres domaines aujourd’hui. Très bien écrit, Bihouix use dans son livre d’une langue moderne et fluide mâtinée parfois de termes anglo-saxons contemporains abondamment traduits et expliqués avec humour. Bihouix est optimiste et propose des solutions, pourtant on sent poindre dans l’ombre de son analyse un profond pessimisme. Nul doute que cette œuvre est un combat contre la réelle période catastrophique que nous vivons tous. La guerre n’est pas terminée : il faut continuer à se battre…
Paléontologue et directeur du Musée des Dinosaures d’Espéraza dans l’Aude, Jean Le Loeuff nous raconte dans T.rex superstar toute l’histoire du fameux carnivore géant du Crétacé. Comme le précise l’auteur, il s’agit probablement du premier ouvrage scientifique sur le tyrannosaure écrit en langue française. Ce dinosaure qui a vécu il y a plusieurs millions d’années en Amérique du nord a, en toute logique, surtout été décrit par des ouvrages américains. Même s’il reste le sujet central, l’auteur ne se contente pas de parler uniquement du tyrannosaure, ce qui pourrait être assez rébarbatif, mais il replace cet animal dans son contexte. Le tyrannosaure, qui fut de fait un animal américain, n’a pas toujours été aussi célèbre, notamment en France et en Europe. Les restes du gigantesque carnivore ont été découvert essentiellement en Amérique du Nord, et plus récemment en Asie. C’est le film Jurassik Park qui l’a popularisé dans nos contrées où auparavant on parlait plus facilement du diplodocus. Ainsi Jean Le Loeuff rappelle l’historique du tyrannosaure et des premières découvertes de dinosaures, l’évolution de la connaissance scientifique et de l’apparence supposée de l’animal. L’auteur complète, tout au long de l’ouvrage, son historique scientifique par une étude de l’évolution artistique, littéraire…
Parfois dans la vie, on se retrouve par hasard dans un lieu exceptionnel, un endroit hors du temps. Au détour d’un chemin, tout semble basculer, comme si les aiguilles de votre montre s’étaient arrêtées et commençaient à trotter dans l’autre sens. C’est une expérience excessivement agréable qui conduit ceux qui l’expérimentent à voyager dans un autre univers sans pour autant avoir changé de place. Le musée de la typographie de Tours est un tel lieu magique et rare. La typographie, c’est toute la science de l’imprimerie. Discipline ancestrale, popularisée par le célèbre Gutenberg, et toujours présente aujourd’hui malgré une forte informatisation du domaine. Si les locaux ne sont pas très grands, ils sont remplis d’anciennes machines extraordinaires encore capables de façonner le monde avec des caractères. Leur noblesse est décuplées par les explications amusantes, joyeuses et entraînantes du guide, imprimeur passionné par son métier. Les scolaires visitent également ce musée où l’on apprend même à faire du papier. Situé 15, rue Albert Thomas, à mi-chemin à vol d’oiseau entre la Cathédrale et le château, le musée est ouvert du lundi au samedi de 14h30 à 18h. L’entrée est libre. On ne peut résister à l’envie d’acheter un ou deux marque-pages…
Science & Vie est l’un des plus anciens magazines de vulgarisation scientifique en langue française. Certains lui reprochent parfois d’abuser de sensationnalisme dans des titres racoleurs. En tout cas, ce n’est pas le cas dans ce hors-série qui permet de faire le point sur les découvertes récentes dans le cadre du système solaire. Celles-ci sont d’ailleurs étonnamment nombreuses et liées à l’abondance de sondes envoyées dans l’espace ces dernières décennies, de Voyager à Cassini en passant par New Horizons, sans oublier Rosetta. Dans un ordre tout-à-fait logique, partant du Soleil pour aller jusqu’au confins du système, chaque astre important est passé en revue. Et l’on découvre à quel point l’époque actuelle si terne dans ses basses politiques intérieures et terre à terre, peut être riche dans son environnement stellaire immédiat. Véritable mise-à-jour de tout bon atlas astronomique, ce numéro de la revue Science & Vie offre des images magnifiques accompagnées d’explications claires et précises. Que ce soit sur Mars, où les missions à l’aide de rovers se succèdent sans relâche depuis 1997, Titan le satellite de Saturne avec ses paysages terrestres, Mercure qui nous révèle de bonnes surprises, ou les comètes, puisque qu’un atterrisseur a été envoyé sur Tchouri, notre…