Le numéro 6 du fanzine le zombie végétarien est paru en octobre 2020 et est librement téléchargeable.
Le numéro 5 du fanzine le zombie végétarien est paru en octobre 2020 et est librement téléchargeable.
Il n’est pas évident de parler de l’époque actuelle. D’une part parce que ce n’est pas forcément simple de la décrire. Et d’autre part, il faut bien l’avouer, parce qu’elle est pleine d’interdits : difficiles d’évoquer certains sujets sans faire polémique. Le film Sun, réalisé par Jonathan Desoindre en collaboration avec Ella Kowalska, utilise le moyen de l’humour pour évoquer le Paris contemporain multi-ethnique et précaire. Le héros de l’histoire, d’origine indienne, Sunil Patel, que tout le monde appelle Sun, travaille comme livreur de produits illégaux pour le compte de ses employeurs chinois. Le jour où ceux-ci décident de mettre fin à leurs activités illicites, le cousin musicien joueur de cithare de Sun arrive à Paris dans l’espoir de se produire à l’Olympia. Cette comédie est extraordinairement bien rythmée. On accompagne le personnage principal, un parfait Joe l’embrouille, dans ses pérégrinations parisiennes et ses montages entrepreneuriaux où il entraîne tous ses comparses. Ce film est très drôle et ses personnages attachants. Bien sûr on peut en faire une lecture au second degré qui touche aux thèmes de l’immigration, de l’intégration et du métissage. Pourtant le message semble bien être une question : pourquoi est-il si difficile d’entreprendre dans notre pays aujourd’hui alors…
L’informatique est un univers vaste. Il existe celle que l’on côtoie tous les jours, au travail, quand on répond aux mails du patron, à la maison quand on rédige un courrier, celle de la détente, quand on ajoute un article sur son blog. Il existe celle omniprésente que l’on ne voit plus, quand on retire de l’argent au distributeur automatique de billets, quand on paye par carte bancaire, quand on utilise son téléphone ip ou androïd. Il existe aussi celle que l’on ne veut pas voir, quand nos achats sont enregistrés dans une base de données d’étude de marché, quand un équipement électrique ou téléphonique peut détailler notre vie de tous les jours. L’informatique est aussi parfois un rêve, celle des informaticiens. Et ce rêve peut être très différent, que l’on soit obnubilé par la technique la plus récente, le marketing qui fait vendre du digital à toutes les sauces ou bien les bases solides, celles qui privilégient la machine qui fonctionne avec certitude. On ne met pas le même ordinateur dans une fusée, une banque ou un téléphone. C’est aussi un rêve historique, les automates d’Héron d’Alexandrie du temps de Jésus-Christ, n’étaient-ils pas des ancêtres de l’ordinateur ? Certains croient…
Little Brother de Raphaël Enthoven est un ensemble de courts chapitres – on pourrait presque dire de nouvelles – portant chacun sur un thème particulier. Raphaël Enthoven, professeur de philosophie à Sciences Po et à l’école Polytechnique, y fait à chaque fois preuve d’humour, au travers de la réflexion philosophique, sur des sujets du quotidien et de l’actualité contemporaine. Ainsi sont abordés des thèmes comme les voisins vigilants, c’était mieux avant, mais aussi les quenelles, les mouches des urinoirs pour pisser droit, ou la fin du monde et les zombies. Chaque article est précédé de sympathiques citations. On remarquera notamment près de Louis Ferdinand Céline et Roland Barthes, le regretté Philippe Muray. Bien qu’écrits dans un langage châtié, ces textes sont très agréables à lire et apportent une fraîcheur et une gaîté face au monde contemporain si déroutant et absurde souvent, coincé dans ses contradictions. Merci à Raphaël Enthoven pour nous égayer avec ces joyeux conformistes.
Le numéro 1 du fanzine le zombie végétarien est paru le 1er avril 2016 et est librement téléchargeable.
Ce roman se lit parfaitement indépendamment de Frontière Barbare dont il est la suite. Au travers de l’humour, de l’absurde et de la science-fiction, Brussolo nous fait voyager dans un monde haut en couleur, exubérant et fou, en compagnie de David Sarella, quinquagénaire rajeuni et seule personne à peu près normale dans cet univers dominé par le clone du pape Nothanos III, des entités divines égoïstes, et une bizarre planète sauvage et inhabitable. Anges de fer, paradis d’Acier est, on le devine, une satire de l’époque contemporaine où les égoïsmes individuels encouragent à vouloir sans limite tout et n’importe quoi. Ainsi on s’amuse beaucoup de ces jeunes adolescents auxquels une nouvelle loi permet de vieillir prématurément pour ne pas avoir à subir le diktat de leurs parents adultes, ou de ces transformistes qui souhaitent, au nom de leur droit personnel, devenir arbre millénaire ou chute d’eau. L’église et le pape décrit par Brussolo ne sont pas chrétiens, mais chacun et en particulier les chrétiens saura apprécier les plaisanteries de bonne guerre sur l’église du Pardon Universelle Intergalactique. Nous vivons une véritable époque d’égoïsme et de folie. Cette folie a de quoi faire perdre ses repères. Brussolo a su magnifier notre…