Dans ce film historique, costumes, musiques, tout y est soigné. Sans entrer dans les détails inutiles, le réalisateur parvient à utiliser l’imagination du spectateur pour le plonger efficacement dans l’ambiance de l’époque. Ainsi cette vue sur le plan d’eau où l’on distingue et entend les feux d’artifices sans les voir directement, et où l’on comprend parfaitement que l’on est à la cours de Versailles au temps du Roi Soleil. Au travers d’un film psychologique sur les difficultés d’une relation fusionnelle entre la mère et la fille, on savoure une reconstitution très naturelle et savoureuse autant au niveau de l’image que de la musique. Cette œuvre, avec charme et simplicité, nous permet de rencontrer de grands personnages et écrivains de l’époque de Louis XIV, la Rochefoucauld, Madame de Lafayette, Madame de Sévigné bien sûr ainsi que le Roi lui-même. Merci à Isabelle Brocard pour ce très beau film, qui sait de plus faire réfléchir intelligemment, et sans raccourcis réducteurs, à la question très contemporaine de l’émancipation de la femme.
Le film Jeanne du Barry de Maïwenn a fait l’ouverture du festival de Cannes.On peut de prime abord s’étonner de l’intérêt d’un tel film : un thème historique sans surprise, de beaux costumes certes, mais est-ce que ça n’amuse plus que les acteurs ! Bref rien d’original en apparence.On peut aussi être interloqué par le casting : Maïwenn qui malgré tout son charme joue à la quarantaine le rôle d’une jeune beauté éblouissante, pendant que Johnny Depp américain originaire du Kentucky incarne le Roi Louis XV.N’est-ce pas justement là que se situe la clef de l’oeuvre celle qui comme le disait Rabelais permet de rompre l’os et de savourer la substantifique moelle ?Bien sûr Jeanne du Barry, c’est le féminisme avant l’heure, la femme dynamique et positive qui va de l’avant. Et la fin du règne du Roi Louis XV, c’est la proximité de la révolution, avec un Dauphin Louis XVI très attachant joué par le propre fils de Maïwenn.Le film Jeanne du Barry devient ainsi une grande métaphore de notre temps où tout semble instable, prêt à basculer, tout en restant identique.Maïwenn a réussi avec la complicité de l’acteur Johnny Depp a rendre naturelle cette époque du XVIIIème siècle et la vie à…
Il peut paraître étonnant de parler de géographie, de géologie, de tectonique des plaques et d’évolution de la vie sur la planète en centrant les choses sur la France. La France n’est après tout qu’un petit bout de Terre nationale sur une surface bien plus importante. Pourtant, en choisissant ce point de vue, Charles Frankel définit tout simplement un repère particulièrement efficace, qui permet justement de mieux comprendre la dérive des continents, les évolutions climatiques, de la faune et de la flore, et bien sûr des paysages. La France, ni même le reste des terres émergées, n’a pas toujours été à la même place, ni la tête hors de l’eau. C’est ainsi un véritable tour du monde que nous réalisons par l’intermédiaire du témoignage des strates géologiques. Savez-vous que les plus anciennes roches d’Europe sont visibles à proximité de Tréguier en Bretagne ? Frankel, grâce à son livre, tel une madeleine de Proust géographique, nous ramène à nos cours de collège, en approfondissant ceux-ci cette fois-ci, par des explications claires, précises et logiques sur l’évolution des paysages et de leurs sous-sols. Cerise sur le gâteau, Terre de France, par son analyse des paysages est aussi un guide pour les randonneurs, puisque…
Christophe Guilluy est géographe et est connu en particulier pour ses précédents ouvrage La France périphérique, et le Crépuscule de la France d’en haut. A l’aide de chiffres et de documents il explique le développement de quelques grandes métropoles qui profitent du processus de mondialisation, pendant que le reste du pays – la France périphérique – se retrouve déclassée, mise à l’écart. Dans le Crépuscule de la France d’en haut, Guilluy soutenait que les élites feignaient d’ignorer l’existence de cette autre partie du pays. Il espérait que les élites se décideraient à prendre enfin en considération la France périphérique, sous peine d’un risque d’affrontement. On peut considérer cette analyse comme la prédiction des Gilets Jaunes. No Society prolonge ces derniers ouvrage et va plus loin. Publié en septembre 2018, soit 2 mois avant les premières manifestation de Gilets Jaunes, on peut trouver ce livre prophétique et riche d’enseignement pour ce qui surviendra probablement plus tard. Guilluy montre bien que le divorce entre élites et reste de la population est consommé. Ce phénomène de rupture se généralise de plus dans le reste du monde en particulier aux pays de l’OCDE. Il explique que les métropoles ne peuvent techniquement vivre hors sol…
On rigole bien avec les derniers avions et ULM dans la France post-apocalyptique ! Non sans rappeler la série de l’autoroute sauvage de Julia Verlanger, Laurent Whale nous narre des aventures aériennes dans une France – et plus particulièrement une région parisienne – d’après crise. Le héros, Tom Costat est un des rares pilotes d’ULM qui fait la route, au mépris du danger, entre les restes d’agglomération entourées de murs et des zones sauvages omni-présentes. Si le sujet peut paraître sérieux, et les petits articles des médias des années 2030 qui rappellent l’époque actuelle y font penser, Laurent Whale a écrit un roman détendant. Par exemple, par un subterfuge littéraire, il a fait disparaître le sujet religieux. On est donc bien dans un récit post-apocalyptique avec tout ce que l’on peut imaginer d’attenant, mais pas dans un roman réaliste au détail près. Les étoiles s’en balancent est un divertissement agréable même s’il se permet de tirer la sonnette d’alarme. C’est aussi le message très sympathique du roman : malgré l’adversité, il faut garder bon moral. Il y aura toujours des difficultés que nous prendront plaisir à surmonter en nous amusant. Il y aura l’amour aussi et des avions, faut-il ultra-légers, pour voler !