Dans ce film historique, costumes, musiques, tout y est soigné. Sans entrer dans les détails inutiles, le réalisateur parvient à utiliser l’imagination du spectateur pour le plonger efficacement dans l’ambiance de l’époque. Ainsi cette vue sur le plan d’eau où l’on distingue et entend les feux d’artifices sans les voir directement, et où l’on comprend parfaitement que l’on est à la cours de Versailles au temps du Roi Soleil. Au travers d’un film psychologique sur les difficultés d’une relation fusionnelle entre la mère et la fille, on savoure une reconstitution très naturelle et savoureuse autant au niveau de l’image que de la musique. Cette œuvre, avec charme et simplicité, nous permet de rencontrer de grands personnages et écrivains de l’époque de Louis XIV, la Rochefoucauld, Madame de Lafayette, Madame de Sévigné bien sûr ainsi que le Roi lui-même. Merci à Isabelle Brocard pour ce très beau film, qui sait de plus faire réfléchir intelligemment, et sans raccourcis réducteurs, à la question très contemporaine de l’émancipation de la femme.
Le numéro 6 du fanzine le zombie végétarien est paru en octobre 2020 et est librement téléchargeable.
Le film Jeanne du Barry de Maïwenn a fait l’ouverture du festival de Cannes.On peut de prime abord s’étonner de l’intérêt d’un tel film : un thème historique sans surprise, de beaux costumes certes, mais est-ce que ça n’amuse plus que les acteurs ! Bref rien d’original en apparence.On peut aussi être interloqué par le casting : Maïwenn qui malgré tout son charme joue à la quarantaine le rôle d’une jeune beauté éblouissante, pendant que Johnny Depp américain originaire du Kentucky incarne le Roi Louis XV.N’est-ce pas justement là que se situe la clef de l’oeuvre celle qui comme le disait Rabelais permet de rompre l’os et de savourer la substantifique moelle ?Bien sûr Jeanne du Barry, c’est le féminisme avant l’heure, la femme dynamique et positive qui va de l’avant. Et la fin du règne du Roi Louis XV, c’est la proximité de la révolution, avec un Dauphin Louis XVI très attachant joué par le propre fils de Maïwenn.Le film Jeanne du Barry devient ainsi une grande métaphore de notre temps où tout semble instable, prêt à basculer, tout en restant identique.Maïwenn a réussi avec la complicité de l’acteur Johnny Depp a rendre naturelle cette époque du XVIIIème siècle et la vie à…
J’ai eu la chance début décembre d’assister à l’une des représentations données au théâtre Olympia à Tours du spectacle Fraternité, Conte Fantastique de Caroline Guiela Nguyen. C’est la première fois que je me rendais à un spectacle au théâtre Olympia, ne connaissant cet endroit que de nom, en tant que lieu d’expression du théâtre contemporain.J’ai été très agréablement surpris par la mise en scène, capable d’animer les planches de nombreux effets spéciaux, projections vidéos, éclairages, illusion d’un monde intérieur et extérieur, sous-titres vivants intégrés au décors, facilitant l’immersion dans une œuvre à mi-chemin entre la science-fiction et le fantastique. Suite à une mystérieuse éclipse, la moitié de la population terrestre a disparu, entraînant les rescapés à fréquenter des centres de soins pourvus de drôles de cabines où ils peuvent laisser des messages à leurs chers disparus. D’origine vietnamienne, on comprend au travers de l’œuvre de sa créatrice, la référence notamment aux tristes événements qu’a pu connaître ce pays et le Cambodge tout proche dans la deuxième moitié du XXème siècle. Cette pièce date d’avant la période Covid, et pourtant, étonnante coïncidence, on pourrait penser qu’elle ne cesse d’y faire allusion, au travers des disparus – les morts, les confinés -,…
Le numéro 5 du fanzine le zombie végétarien est paru en octobre 2020 et est librement téléchargeable.
La toile entre les mondes est un sympathique petit roman américain de science fiction. Il présente surtout l’intérêt d’être l’un des premiers – au même moment que les Fontaines du Paradis d’Arthur C. Clarke comme l’indique ce-dernier dans la préface – a avoir évoqué l’ascenseur spatial. L’essentiel du livre aborde le sujet de la construction d’un ouvrage d’art extraordinaire permettant d’aller très simplement dans l’espace sans utiliser de fusée. L’idée de l’ascenseur spatial est d’utiliser le principe – déjà employé en partie par les satellites géostationnaires – de relier par un câble un point du sol terrestre avec une masse de contrepoids située à l’altitude géostationnaire. On rappelle que l’altitude géostationnaire est une orbite où la position de l’objet reste fixe par rapport au sol. Le roman raconte donc la mise en place d’un tel artefact à la proximité de la ville de Quito, car elle est située sur l’équateur, avec pour contrepartie céleste un astéroïde ramené de la ceinture idoine. Le héros, Rob Merlin, un architecte, sera accompagné dans cette tâche fantastique par les moyens d’un milliardaire, Régulo, ayant fait fortune dans le transport spatial. Si ce roman reste une œuvre simple, il pose les bonnes questions concernant l’accès…
Regain, qui sort aujourd’hui en version restaurée, est un film datant de 1938, réalisé par Marcel Pagnol, avec Fernandel, Orane Demazis et Gabriel Gabrio. La musique est de l’illustre compositeur Arthur Honegger qui comme l’indique Pagnol s’attacha de lui-même à l’équipe de tournage. Cette œuvre raconte l’histoire d’un village en ruine, abandonné de ses habitants sauf des trois derniers. Un beau jour y passeront un rémouleur accompagné d’une jeune femme. Ce village en ruine peut ardemment faire penser à notre époque. Comme lui celle-ci à besoin d’amour et de positif. Une idée à méditer pour notre temps en pensant bien qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Il peut paraître étonnant de parler de géographie, de géologie, de tectonique des plaques et d’évolution de la vie sur la planète en centrant les choses sur la France. La France n’est après tout qu’un petit bout de Terre nationale sur une surface bien plus importante. Pourtant, en choisissant ce point de vue, Charles Frankel définit tout simplement un repère particulièrement efficace, qui permet justement de mieux comprendre la dérive des continents, les évolutions climatiques, de la faune et de la flore, et bien sûr des paysages. La France, ni même le reste des terres émergées, n’a pas toujours été à la même place, ni la tête hors de l’eau. C’est ainsi un véritable tour du monde que nous réalisons par l’intermédiaire du témoignage des strates géologiques. Savez-vous que les plus anciennes roches d’Europe sont visibles à proximité de Tréguier en Bretagne ? Frankel, grâce à son livre, tel une madeleine de Proust géographique, nous ramène à nos cours de collège, en approfondissant ceux-ci cette fois-ci, par des explications claires, précises et logiques sur l’évolution des paysages et de leurs sous-sols. Cerise sur le gâteau, Terre de France, par son analyse des paysages est aussi un guide pour les randonneurs, puisque…
J’ai eu la chance d’assister à plusieurs concerts de l’Ensemble Consonance, orchestre de musique baroque tourangeau mené par François Bazola. Ce samedi soir au Grand Théâtre de Tours, Consonance clôturait merveilleusement le festival de musique ancienne de Tours, les Concerts d’Automne 2019, avec l’Opéra Dido and Aeneas de Henry Purcell. Clavecins, hautbois, flûtes et choristes racontèrent à merveille les amours de Didon et Enée troublés par de surprenants magiciens et sorcières, joués à merveille par les chanteurs devenus également acteurs. L’Ensemble Consonance se veut éclectique et possède la qualité rare de mêler harmonieusement les genres. Il y a quelques années, l’Ensemble Consonance avait réalisé une oeuvre collective, avec un spectacle en l’honneur du musicien Rameau où participaient des collégiens, des lycéens, une compagnie de danse hip-hop, et un choeur classique. Quelques temps avant, l’Ensemble Consonance avait déjà réalisé l’exploit, avec le spectacle Face à Face, de mêler la musique baroque avec le hip-hop, preuve que la musique baroque est vivante, moderne et capable de s’adapter à toutes les situations. Ces spectacles surprenants et pourtant beaux et fédérateurs, sont la preuve également que l’Ensemble Consonance est une formation musicale exceptionnelle. Vous pouvez cliquer ici pour connaître les prochaines dates de leur…
L’auteur, Jean-Claude Damamme écrivain et historien, ancien journaliste, est connu pour ses ouvrages sur Napoléon en particulier Les soldats de la Grande Armée. La bataille de Waterloo en est en quelque sorte la suite. Pour écrire ces livres, il a utilisé les divers témoignages d’époque afin de reconstituer une vision provenant du bas, des hommes de troupes, des civils mêlés aux actions militaires, plutôt qu’une classique explication schématique globale des événements. Il s’en suit un texte particulièrement dynamique, et roboratif. On reste dans l’admiration de ces hommes – nos ancêtres – qui sont allés se battre jusqu’à parfois la mort sans faiblir. Bien sûr Damamme décrit certaines scènes particulièrement violentes et atroces. Celles-ci semblent dérisoires face à la force de la volonté collective humaine. Même si la Bataille de Waterloo consacre la défaite de l’armée napoléonienne, on voit bien que celle-ci a manqué de peu la victoire. Et la victoire des alliés avait un goût âpre, par la difficulté des combats et les nombreuses pertes humaines des deux camps. Victoire d’ailleurs relative, tant l’Angleterre perdit en honneur par l’exil de Napoléon à Sainte Hélène, venu pourtant se constituer prisonnier par lui-même. Agréable à lire, d’un intérêt historique évident, réflexion sur…