Ce roman se lit parfaitement indépendamment de Frontière Barbare dont il est la suite.
Au travers de l’humour, de l’absurde et de la science-fiction, Brussolo nous fait voyager dans un monde haut en couleur, exubérant et fou, en compagnie de David Sarella, quinquagénaire rajeuni et seule personne à peu près normale dans cet univers dominé par le clone du pape Nothanos III, des entités divines égoïstes, et une bizarre planète sauvage et inhabitable.
Anges de fer, paradis d’Acier est, on le devine, une satire de l’époque contemporaine où les égoïsmes individuels encouragent à vouloir sans limite tout et n’importe quoi. Ainsi on s’amuse beaucoup de ces jeunes adolescents auxquels une nouvelle loi permet de vieillir prématurément pour ne pas avoir à subir le diktat de leurs parents adultes, ou de ces transformistes qui souhaitent, au nom de leur droit personnel, devenir arbre millénaire ou chute d’eau.
L’église et le pape décrit par Brussolo ne sont pas chrétiens, mais chacun et en particulier les chrétiens saura apprécier les plaisanteries de bonne guerre sur l’église du Pardon Universelle Intergalactique.
Nous vivons une véritable époque d’égoïsme et de folie. Cette folie a de quoi faire perdre ses repères. Brussolo a su magnifier notre monde contemporain dans un univers encore plus terrible et où pourtant on s’amuse beaucoup. Brussolo nous offre ainsi de grandes pages d’art et de littérature. Ce qui peut paraître n’être qu’un anecdotique roman de science-fiction est aussi une formidable et intemporelle ode à ne jamais perdre espoir, à toujours garder la tête sur les épaules, quel que soit le lieu ou le moment que l’on vit.
Anges de fer, paradis d’Acier est ainsi à la fois un monument littéraire autant qu’un roman agréable et plaisant de science-fiction francophone.
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