L’informatique est un univers vaste.
Il existe celle que l’on côtoie tous les jours, au travail, quand on répond aux mails du patron, à la maison quand on rédige un courrier, celle de la détente, quand on ajoute un article sur son blog. Il existe celle omniprésente que l’on ne voit plus, quand on retire de l’argent au distributeur automatique de billets, quand on paye par carte bancaire, quand on utilise son téléphone ip ou androïd. Il existe aussi celle que l’on ne veut pas voir, quand nos achats sont enregistrés dans une base de données d’étude de marché, quand un équipement électrique ou téléphonique peut détailler notre vie de tous les jours.
L’informatique est aussi parfois un rêve, celle des informaticiens. Et ce rêve peut être très différent, que l’on soit obnubilé par la technique la plus récente, le marketing qui fait vendre du digital à toutes les sauces ou bien les bases solides, celles qui privilégient la machine qui fonctionne avec certitude. On ne met pas le même ordinateur dans une fusée, une banque ou un téléphone.
C’est aussi un rêve historique, les automates d’Héron d’Alexandrie du temps de Jésus-Christ, n’étaient-ils pas des ancêtres de l’ordinateur ? Certains croient que le transhumanisme leur apportera la vie éternelle !
Plus pragmatique, il existe aussi une informatique que l’on pourrait qualifier d’écologique, celle qui utilise et promeut Linux et les logiciels libres.
A chacun de trouver son bonheur dans tout cela.
De ce fait, il existe une profusion de journaux et revues dédiées à ce milieu, du commercial à la mode, à la vulgarisation, du matériel au logiciel, du libre au propriétaire, du piratage à la sécurité.
L’informatique possède un incontestable esprit d’aventure. On le connaît surtout aujourd’hui avec la médiatisation abondante des succès de la Silicon Valley et de ses milliardaires. Pourtant c’est aussi celui du jeune lycéen bidouilleur qui parvient à réaliser un magnifique effet visuel de jeu vidéo prometteur où il applique quelques formules apprises en cours de mathématiques. C’est le technicien qui dépanne toujours avec fair-play son entourage. C’est le programmeur inconnu qui réalise tout simplement un logiciel très utile dans le cadre de son travail, même s’il faut bien l’avouer, dans ce cas, on n’y fait pas toujours ce que l’on veut.
Ceux qui aiment une informatique plus concrète sans à-priori teintée de l’humour des premiers temps de la micro apprécieront le 35ème numéro du virus informatique.
Je suis malheureusement passé à côté de la première édition du virus jusqu’en 2004. J’ai plaisir à me le procurer depuis le numéro 27 paru en 2016.
Avec cette âme d’aventurier qui caractérise le bidouilleur local loin des phares de la Californie, le virus informatique est un journal totalement indépendant et sans publicité. Il est vendu seulement 2 euros en version papier, en kiosque et sans abonnement. Il est de plus illustré par des dessinateurs de renom, en particulier Bruno Bellamy célèbre pour ses sympathiques pin-up, les bellaminettes.
Dans ces derniers numéros, les journalistes du virus informatique détaillent le fonctionnement – pas toujours très au point – des systèmes informatiques qui nous entourent, tickets de tram ou livres de bibliothèques contrôlés par RFID. Ils apportent un vrai bol d’oxygène en évoquant des innovations informatiques moins connues, comme ces nouvelles consoles de jeu sur cartes Arduino ou Raspberry. On atteint là un esprit informatique écologique pratiquement décroissant. J’ai été très intéressé par l’article sur les jeux-vidéo pour aveugle, qui apportent une réflexion sur la possibilité d’utiliser un ordinateur pour communiquer autrement que par l’aspect visuel.
Certes parfois un peu provocateur, un tantinet tiré par les cheveux, voire quelque peu vulgaire trouveront certains, le virus informatique, imprimé sur papier recyclé, possède des qualités rares de nos jours, le rêve, l’alternative, l’aventure, l’humour et la liberté. C’est une richesse exceptionnelle !
Le virus informatique : http://www.acbm.com/
Pas de commentaire
Les commentaires sont fermés.